C'est meilleur quand c'est bon et solidaire

Le Fonds de dotation Biocoop fête son anniversaire : 10 ans ! L'occasion de valoriser quelques actions parmi toutes celles soutenues depuis. Comment ? Avec une petite série vidéo bien gourmande réalisée avec l'émission C'est meilleur quand c'est bon.

Pascale Solana.

Vous avez vu l'épisode sur La Table du Recho, traiteur « humaniste », selon les mots de ses créateurs, qui accompagne des personnes réfugiées dans leur parcours d’apprentissage dans la restauration. C’est aussi une bonne table dans le 18e arrondissement à Paris. Ah ! vous êtes Lyonnais, et après avoir visionné l’épisode sur La Récupéria, qui récupère les invendus de magasins Biocoop entre autres pour les cuisiner en délicieux plats de saison et bio, vous êtes allés tester le menu. Chanceux !  Si vous ne l’avez pas encore vu, vous allez adorer le troisième épisode de la série. Il se déroule dans la cuisine de Ernest & Souad, un traiteur-restaurant parisien du quartier de Belleville dans le 20e arrondissement. D’autres épisodes suivent. Ils sont réalisés par CMQCB, l’acronyme de C’est meilleur quand c’est bon, une émission culinaire sur les réseaux sociaux et un trimestriel papier. Depuis 2016, elle cartonne avec ces deux millions d’abonnés qu’Emmanuelle Jary, journaliste, et Mathieu Pansard, producteur et réalisateur, embarquent à la découverte d’artisans, d’agriculteurs, de restaurants, de recettes et autres traditions gourmandes.

Chez Biocoop, on aime la bonne table. Et des projets alimentaires bio et solidaires, on en connaît dans toute la France. « Ils sont soutenus soit par des magasins directement, soit par le Fonds de dotation Biocoop, explique Dalila Habbas, sa déléguée générale. D’où l’idée d’un partenariat Fonds de dotation Biocoop/CMQCB pour une série de six vidéos rebaptisées “C’est meilleur quand c’est bon ET solidaire”. Une façon de mettre en avant ce que l’on soutient depuis dix ans et ceux qui le concrétisent, en rendant notamment une alimentation de qualité et de saison accessible à ceux qui en sont éloignés. »

Votre Culture Bio était curieux de voir comment la sauce prenait hors écran. Tel Rémy, le rat cuistot du film Ratatouille, on s’est glissé, discret, derrière Mathieu Pansard et sa caméra pour suivre le tournage dans la cuisine de Ernest & Souad. C’était un midi à la fin du mois de septembre.

Mathieu et Emmanuelle arrivent à vélo… L’un déballe la caméra, l’autre file dans le resto où Tarek Idrissi l’accueille, tranquille. Le coup de feu n’a pas commencé, mais la petite équipe en insertion professionnelle s’active déjà. Emmanuelle Jary est vraiment très curieuse. Elle questionne sans cesse. Normal, c’est son métier. Tarek Idrissi a 33 ans, a travaillé pour une marque de sport connue mondialement jusqu’à ce que la fameuse quête de sens l’oriente vers l’économie sociale et solidaire. « Je ne voulais plus de ce système capitaliste. Certes, je ne vais pas changer la planète, mais je peux essayer de faire quelque chose à mon niveau ! »

Alors avec sa sœur, en 2021, il crée une entreprise traiteur, La Cuisine de Souad. Couplée à un programme d’aide alimentaire et d’insertion pour les personnes qui souffrent d’isolement social ou pour des réfugiés de l’association Ernest, elle donne naissance à deux restos dans le nord-est parisien. Le principe est simple : la consommation d’un repas normal dans un des restaurants affiliés finance celui d’un autre. Comme le « pourboire », une sorte de « pourmanger » qui permet de fournir de la nourriture à ceux qui en ont besoin.

En 2024, c’est près de 22 000 repas cuisinés par des bénévoles pour des personnes dans la rue, 1 650 repas gratuits au restaurant, 37 000 colis alimentaires auxquels Ernest & Souad a participé. « Mais pourquoi Souad ? », interroge Emmanuelle Jary. « En souvenir des valeurs et petits plats de notre maman, Souad… » Petits plats ?! Justement, c’est le moment où Emmanuelle commence à picorer, goûter – « Cratch-cratch, mmm, succulents ces ghriba sablés sésame-amandes » – avant de s’installer à table. L’entreprise de Tarek Idrissi n’est pas qu’humainement « inclusive », elle est « bio, de saison, locale et végane. On cherche à réduire l’empreinte carbone », précise le chef, qui peut aussi s’approvisionner auprès de Biocoop restauration pour cette cuisine du monde d’inspiration marocaine : caviar d’aubergine (zaalouk), légumes farcis et riz (khodra maamra), etc.

Les plats commandés par Emmanuelle arrivent, servis dans une jolie vaisselle colorée. Concentré, Mathieu filme. Emmanuelle déguste, commente, se réjouit, décontractée. Sur les réseaux sociaux, les abonnés demandent souvent à voir le cameraman, toujours invisible dans les vidéos, mais dont la voix relance la gourmande. « C’est devenu une blague entre les internautes et nous », dit-il amusé. Alors il est comment Mathieu ? Hé hé hé ! bien sûr, nous on l’a vu des pieds à la tête. Comptez pas sur nous pour cafter ! –

• L'objectif

Impulser une transition sociétale à travers des projets d'intérêt général qui contribuent, dans les territoires, à combattre l'injustice sociale, la précarité alimentaire et le changement climatique.

• Le fonctionnement

Un conseil d'administration avec les parties prenantes de la coopérative Biocoop - sociétaires magasins, salariés, paysans, consommateurs ; un comité d'experts qui sélectionne des projets associatifs. Deux programmes thématiques, l'un autour de l'insertion professionnelle dans les métiers de l'agriculture biologique, l'autre dans la protection de l'environnement.

• Des exemples

Engagement aux côtés d'Article 1, association de lutte pour l'égalité des chances, d'Emmaüs France dans la création de jardins et de fermes bio, de Créadie pour encourager les petits entrepreneurs qui intègrent à leur activité une dimension sociale ou environnementale. Le Don militant, via un arrondi en caisse en magasins Biocoop, a permis de soutenir des associations de protection de l'environnement, de défense du foncier agricole et de soutien aux producteurs comme Générations futures, la Fadear, Solidarité paysans, ou Terre de liens.

EN SAVOIR PLUS :

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Article extrait du n°138 de CULTURE BIO, le mag de Biocoop, distribué gratuitement dans les magasins du réseau, dans la limite des stocks disponibles.